Le soleil brillait dans ma case Et mes femmes étaient belles et souples Comme les palmiers sous la brise des soirs. Mes enfants glissaient sur le grand fleuve Aux profondeurs de mort Et mes pirogues luttaient avec les crocodiles. La lune, maternelle, accompagnait nos danses La rythme frénétique et lourd du tam-tam, Tam-tam de la joie, tam-tam de l'insouciance Au milieu des feux de liberté. Puis un jour, le Silence Les rayons du soleil semblèrent s'éteindre Dans ma case vide de sens. Mes femmes écrasèreent leurs bouches rougies Sur les lèvres minces et dures des conquérants aux yeux d'acier Et mes enfants quittèrent leur nudité paisible Pour l'uniforme de fer et de sang. Votre voix s'est éteinte aussi Les fers de l'esclavage ont déchiré mon coeur Tams-tams de mes nuits, tams-tams de mes pères.
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